jeudi 31 mai 2012

Jeudi - paisiblement autour du Trégonec



Temps gris au lever. Notre co-hôte allemand est positivement jovial ce matin et c'est lui qui taquine Roger. Conversation sur Internet. Le phénomène de l'ampleur et de la rapidité de la dissémination de l'information et de l'opinion, sans égard à l'importance ou à l'authenticité. Facebook : je sors ce soir avec Choze, ou encore, j'ai mal aux dents. Porté à la connaissance de l'univers.

Nous partons marcher. En chemin, un vieux petit château nous détourne, le château de Kerosern. Il est permis en tout temps de marcher dans le parc. J'essaie, en vain, de m'imaginer ce que c'est que d'y vivre.
Nous trouvons un tronçon du sentier des douaniers à Kerradénec.

Longue promenade, près de deux heures, sur le sentier, sur la grève (marcher dans le sable mou, c'est comme marcher dans la neige, c'est exigeant comme exercice !), sur les plages rocheuses. Les amoncellements rocheux sont curieux. Obelix serait-il né ici ?
L'odeur de goémon est très forte. Tiens, voici un four à goémon.
— À quoi ça sert, un four à goémon ?
— À chauffer le goémon.
— Oui, mais à quoi ça sert, chauffer le goémon ?
— À avoir du goémon chaud.
— Relish moutarde ?

Au retour, certains des endroits où nous avons marché sont maintenant envahis par la marée montante.

J'ai chaud et j'ai vraiment soif. J'ai recours à l'appli Yelp pour trouver un restaurant. Le premier endroit ne sert que le soir. Le deuxième, Roger décrète que l'emplacement est impossible : il est vrai que le dernier segment du chemin de Treven, en terre, est peu inspirant. Une pizzeria à 300 mètres sur ce chemin, vraiment ? Il refuse d'y croire et nous faisons demi-tour. Yelp nous mène vers Cléder, et nous nous arrêtons à la Rose des vents, où le menu ouvrier, à 11,50 €, entrée, plat, dessert et boissons (limonade, vin, café) nous rend parfaitement heureux. La Rose des vents, en Bretagne, qui sert un tajine de veau aux abricots. Faut le voir pour le croire, et le goûter pour le trouver fort bon.
Entrée de hors d'oeuvres


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Retour au Trégonec pour une sieste. Je m'inquiète un peu. Le séjour précédent, sans véritable wifi, a pris une grosse bouchée de mes données. J'avais calculé pouvoir me rendre à la fin du séjour, et voici que je dois renouveler d'ici un jour ou deux. J'ai l'intention d'essayer d'ouvrir un compte dans un banque française dans le but d'avoir une carte bancaire et de pouvoir souscrire un forfait de données SFR. Il me faudrait trouver une banque ouverte. À Cléder, j'ai trouvé porte close. Décidément, les heures de service des établissements français sont bien déroutantes.

Repos jusqu'au dodo. Pas d'avions ce soir. Pas un. Ah bon.

- Mis en ligne depuis mon iPad

 

mercredi 30 mai 2012

Mercredi - Morlaix et autres

Ce matin, notre hôte nous explique que la maison est située à sept ou huit kilomètres à vol d'oiseau de la base militaire de Landivisiau. Elle comporte une plate-forme structurée comme un porte-avions et les Rafale s'entraînent à décoller et atterrir. Il y a toujours une escadrille en formation sur la base en plus de l'escadrille régulière. Resterons-nous ? Oui, décide Roger. Après tout, c'est surtout lui que ça risque d'empêcher de dormir, c'est pas exactement moi.

Longue conversation au déjeuner avec un autre couple installé ici. Lui est allemand, elle est coréenne. Ils se sont connus alors qu'elle faisait en Allemagne son doctorat en littérature allemande, il dit avec amusement qu'elle parle un meilleur allemand que lui. Nous parlons économie - le rôle de l'Allemagne dans l'Europe actuelle de par sa force économique ; le situation économique de la France, de l'Espagne. On nous a dit qu'à l'heure actuelle, en Espagne, pour faire un retrait de mille euros sur son compte, il faut d'abord prévenir sa banque ; des Espagnols traverseraient en France dans l'unique but de retirer des fonds depuis un distributeur de billets français. Je ne sais pas si c'est vrai. Comme le dit notre co-hôte allemand : l'argent n'est tout simplement pas là. Comme beaucoup d'autres conversations avec des Français, l'heure n'est pas à l'optimisme. Même les partisans de Hollande sont prudents dans leurs espoirs.

Temps gris, temps de ville. À Morlaix (moins de vingt minutes du Trégonec), le navigateur nous envoie directement dans une toute petite rue tortueuse, au milieu de laquelle une femme nous indique que c'est un sens unique qui se termine par une borne qui en ferme l'issue. Pas le choix, il faut reculer en serpentant. Roger peste, je le comprends. Il veut fuir mais devant mon air un peu (beaucoup) déçu, il revient. Nous garons la voiture à la première place disponible et nous marchons. Nous ne sommes pas dans le quartier le plus huppé de Morlaix, qui ne gagnera pas, elle non plus, de prix de beauté. N'empêche, il y a un viaduc là-bas… nous marchons. De toute façon, nous aimons marcher.

Arrêt dans une brasserie, formule salade, verre de vin, café gourmand. Parfait. J'observe à la table voisine une petite scène familiale typique de la dynamique Aînée vs Cadette. Cadette remuante, criarde, un peu agaçante. Aînée vertueusement sage et pas qu'un peu frustrée que sa sagesse ne soit pas reconnue. Cadette, vraiment, exagère, Papa en a assez et se fâche. Aînée en profite pour une remarque narquoise et se fait ramasser à son tour. Les joies de la famille, quoi. Et voici le café gourmand.

 

Nous marchons vers le viaduc de Morlaix et l'église Saint-Melaine juste à côté.

Pendant que Roger prend des photos autour et à l'intérieur de l'église, je m'essaie aussi.

 

Je sors me promener un peu. Je me fais aborder par deux hommes dans la force de l'âge qui, je crois, me chantent une triste romance sur leur famille qui a faim. Je dis que c'est mon mari qui a les sous. Je m'en vais sans me retourner, je crois qu'on m'accompagne de noms d'oiselles. Peu après, je vois Roger, souriant en silence sur un coin de rue, pendant que l'un de mes interlocuteurs gesticule sous son nez. Il me raconte qu'il s'est fait aborder lui aussi, en français, en anglais, et que le mec l'a même menacé de lui casser son appareil sur la tête avant de s'éloigner. Un peu plus loin, nous rencontrons une agente de police, à qui nous signalons nos interlocuteurs. Elle commence par croire que nous lui signalons deux Québécois et nous dit, ah non, on n'a jamais de problèmes avec les Québécois. On rit, on s'explique, elle ira voir.

Roger a observé une transaction : un homme en a appelé deux autres au téléphone, ils se sont rapprochés, le premier a discrètement glissé ce qui ressemblait à un paquet de cigarettes dans le sac à dos d'un des deux autres, mine de rien. Notre hôte nous dira plus tard que, oui, Morlaix à son lot de traîne-savates.

On flâne dans les rues, on se perd un peu, on revient à l'auto. On a chaud, on est fatigués. Retour, repos.

Bon, ça le reprend. Roger se languit du sentier des douaniers. Nous partons à sa recherche. Nous aboutissons à Saint-Martin-en-Grèves où nous marchons d'abord sur cette si belle grève avant de remonter sur la route.


Plans nous montre des sentiers possibles. Une dame fort jasante nous indique le bon chemin. Elle a voté Sarkozy, insiste qu'elle n'hésite pas à le dire. On se demande pourquoi elle hésiterait, après tout, presque la moitié de la France a fait comme elle. Hollande, elle dit qu'on verra bien. Elle dit aussi qu'elle a fait carrière à Paris mais qu'à sa retraite, elle a fui parce qu'elle n'en pouvait plus de ces gens-là. Est-ce que vous avez beaucoup de maghrébins, vous, au Québec ? Elle parle des jeunes qui vivent dans l'assistanat, ni plus ni moins. Bon bon.

Nous prenons le sentier indiqué mais au bout d'une demi-heure son tracė nous déçoit, il suit la grève mais ne permet pas de la voir, sauf par quelques rares et minuscules éclaircies. Demi-tour. Moment d'inquiétude : où est l'auto ? J'ai noté la position dans une appli qui sert à ça, récupérer la voiture, mais comme je suis un peu fatiguée (je dirais que nous avons marché une douzaine de kilomètres aujourd'hui), je fais apparaître la position mais au début, j'oublie de de faire correctement afficher où nous sommes. Nous marchons donc environ 500 mètres dans la mauvaise direction. Petit arrêt photo pour moi, j'en suis plutôt fière.

La grande question : sera-t-il possible d'acheter du Coke sur le chemin du retour ? Au Super U… non, fermé. À la boutique de la station Total ? Non, fermée elle aussi. Tant pis, il y a de l'eau, hein, à la chambre.

Hier, à la même heure, les Rafale passaient en… oui, en rafale. Ce soir, c'est beaucoup plus calme. Il est 20:44 et il fait grand jour. Et chaud.

 

mardi 29 mai 2012

Mardi - de La Ville Jacob à Plouvorn

Un peu de difficulté à s'endormir, hier soir. Le vent poussait vers nous des odeurs d'étable assez désagréables. Il faut savoir que la Garenne est bel et bien une ferme. Florence et son mari Christian l'exploitent à eux seuls avec l'aide de leur fille Mélanie, en attendant qu'elle se trouve un travail.
La météo annonce de la pluie là où nous sommes et là où nous allons. Pour le moment, le temps est très très gris, plutôt frisquet. Depuis quelques mètres, nous sommes dans le brouillard.

Notre Megane est un peu grosse à notre goût, nous aurions été satisfaits avec la 208 commandée mais sa conduite est d'une très grande précision. Le régulateur de vitesse aussi est très précis. Même en pente, il maintient la vitesse fixée, au kilomètre près. Roger dit que c'est la différence entre avoir un taux de compression de 20 au lieu de 9. Je cite, hein, je ne comprends absolument pas ce que j'ai écrit.

Bon, ça y est. Une église lui a encore fait de l'oeil. Nous sommes à Lézardrieux. Moi, j'ai eu soudain une envie incontrôlable de chocolat et je suis à la terrasse d'un petit bar. Voilà. Et le brouillard est disparu.


Petit détour par Tréguier. J'ai pris la photo ci-dessous, par ailleurs parfaitement insignifiante, en guise de clin d'oeil à mon frère Jacques. Ce pont est identique à un pont situé tout près du logement où nous avons vécu notre petite enfance. T'en souviens-tu, Jacques, du pont de la Cinquième Avenue, qui enjambait le canal Champlain séparant Verdun de La Salle ?






Roger photographie une cathédrale monstrueuse (non, je ne sais pas ce que ça veut dire) pendant que je me promène dans des petites rues pittoresques, aux jolies maisons.







Nous n'avons qu'un peu plus d'une heure de route pour nous rendre à notre prochaine escale, nous passons donc par le chemin des écoliers. Plutôt que de nous rendre en droite ligne, nous choisissons de passer par le bord de l'eau.

Petite halte donc, à Saint-Martin-en-Grèves puis à Saint-Plestan-les-Grèves. Pour une grève, c'est tout une grève, une superbe longue plage de sable fin. La marée est basse, la grève est interminable. Et ma vidéo ne se rend pas.

Nous dînons tranquillement dans une petite crêperie de Saint-Plestan-les-Grèves, qui s'appelle Avel Zo, ce qui veut dire, en breton, Y a du vent. Roger s'informe des bières, la serveuse lui offre une Philomèle rousse. Il dira que c'est une bière qui a de la personnalité.















En après-midi, nous arrivons sans difficulté à notre prochaine maison d'hôte, le Tregonnec, près de Plouvorn, non loin de Morlaix. Nous sommes dans le Finistère.
Je fais une petite sieste puis, étant donné que j'ai un accès wifi respectable, je mets à jour mon blogue.

Nous rencontrons un problème bizarre : l'iPad de Roger ne se connecte pas au réseau, il le voit, mais refuse de s'y connecter. Nous avons tout essayé, jusqu'à la réinitialisation complète, rien n'y fait. Une fois réinitialisé, la première chose que l'iPad a faite, après nous avoir dit bonjour, c'est de voir le réseau et de refuser de s'y connecter.

Moi, mes recherches disent que le routeur de notre hôte doit être tout simplement débranché une minute puis rebranché. Quelque chose comme un nombre d'adresses à assigner, il n'en a plus. C'est une solution qui nous hésitons à conseiller... tsécomme. Nous n'avons pas une connaissance intime de la Livebox, le routeur d'à peu près toutes les maisons d'hôtes où nous sommes passés. Roger continue à faire des recherches dans les entrailles des machines. Sans succès.

En soirée, Roger a de nouveau un accès de bougeotte. Nous voilà repartis à la recherche d'un rivage, n'importe quel rivage qui aurait aussi un soleil couchant. Nous aboutissons à Saint-Pol-de-Léon, où il y a une pauvre vieille petite chapelle abandonnée, mais d'un abandon trop jeune pour être pittoresque, elle n'est que pitoyable. Petite promenade le long de la plage. Le soleil est encore un peu trop haut, à 20:45, le ciel est peu prometteur et nus sommes fatigués. Retour.

C'est au retour que nous découvrons que la maison est située directement sous une piste d'envol d'avions de chasse. Il passe apparemment des escadrilles au-dessus de nos têtes. Ça s'arrête un peu après onze heures. Resterons-nous ? À Roger de décider. Moi, comme vous savez…



lundi 28 mai 2012

Lundi à Dinan

Finalement, nous avons réussi ! Nous nous sommes rendus à Dinan, au même endroit que la veille, et nous nous sommes promenés dans les rues. Le temps se prêtait relativement peu à la photo et j'étais un peu fatiguée, alors je n'ai que quelques photos à vous montrer. Mais c'est une bien belle ville, Dinan.

En après-midi, nous nous sommes promenés et nous avons beaucoup marché dans la campagne près de La Ville Jacob. J'ai pris beaucoup de photos de fleurs, mais je les garde pour un billet à venir, sur les fleurs sauvages de France.

dimanche 27 mai 2012

Dimanche - Flâneries en Côtes d'Armor

Nous décidons d'essayer de nous reprendre pour voir Dinan sans la cohue. Départ très tôt, petit déjeuner avalé en vitesse. Il fait beau, pas encore très chaud, le pif de Roger sent la pluie et les grandes routes qui nous amènent à Dinan sont quasi désertes. pourvu que ça dure.

(Parlant de pif, j'ai vu hier un pif absolument spectaculaire, un de ces pifs qui vous restent en mémoire. Énorme, globuleux du bout, sur un monsieur fort gentil.)

Ça a durė et nous sommes arrivés sans encombre au stationnement de Dinan que nous avions choisi. C'est après que ça s'est gâté (Dinan est une ville maudite). Les vilaines cartes-mémoires avaient toutes sauté hors du sac de photo de Roger. Grrrrr. Nous retournons à la Garenne. Repartir à onze heures pour Dinan, le jour de la fête des Mères en France ? Nous sommes partis pour Paimpol.



Acheté des choses dans une très belle boulangerie-pâtisserie (moi, un petit gâteau appelé Tradition praliné avec une crème fondante… oh la la). Mangé sur un banc. Devant le petit port. Marché dans les rues. Sûr que c'est touristique, Paimpol. N'empêche que je serais bien entrée dans le magasin du souffleur de verre. Dimanche à Paimpol. Même le Carrefour qui affiche pourtant ouvert le dimanche (à gauche) ne l'est pas.













Remarquez le joli portail devant l'atelier de poterie



Revu des coins que nous avions aimés en 2006 et 2007. Plouezec. Ploubazlanec, son église. Finalement, elle n'est pas si belle que ça, soupire Roger. Moins beau que dans les souvenirs… ça n'arrive pas qu'aux églises. 

Un coin de pays où nous avions arpenté le Sentier des douaniers. Pas cette année. Tréguier, tiens ? Non, finalement, retour à la Garenne, à La Ville Jacob.

À cet endroit, Florence tient un gîte et des chambres d'hôte. Elle nous laisse l'accès aux ressources du gîte, sa cuisine équipée. Elle nous a non seulement permis d'utiliser sa laveuse mais, comme une brassée, ici, ça prend deux heures et que quelqu'un lave déjà, je laisse mon linge sale près de la laveuse. J'y retourne plus tard, laveuse toujours occupée. Le lendemain matin, c'est un autre lavage qui m'a devancée. Pas question de gaspiller un beau matin ensoleillé avec du lavage, nous partons. À notre retour, Florence, qui sirote un apéro sur sa terrasse, me voit me diriger vers la laveuse, m'appelle et m'indique le séchoir d'un signe de tête. Il est fait votre lavage, Hélène, votre deuxième tournée est presque sèche. Près du séchoir, un panier de plastique avec la première tournée, toute bien pliée. C'est super-gentil, je remercie avec effusion.

Ce qui m'attriste un peu, c'est l'absence du wifi dans la chambre. Il me faudrait aller dans la véranda, qui est une pièce attenante à la cuisine, où Florence travaille presque en permanence avec sa fille Mélanie, qui donne l'impression d'être très timide. Je ne me vois pas leur imposer ma présence. Mais le 3G me coûte bien 100 Mo par jour ici, je ne vais pas ajouter le téléchargement du blogue.

Je dois dire, ici, il y a les odeurs. Mes proches savent à quel point je suis sensible aux odeurs de cuisine. Dans les deux maisons où ils ont vėcu, Élisabeth et Jean-François étaient habitués à se faire demander d'aller fermer toutes les portes quand je commençais à préparer un repas. Ici, même si les portes SONT fermées, les odeurs envahissent tout. Je m'endors - difficilement - dans les odeurs et je me réveille dans d'autres odeurs encore. Des bonnes odeurs, bien sûr, mais quand même des odeurs.

En soirée, course au coucher. Soleil. Direction Perros-Guirec. Vers la fin de la route, Roger grommelle. Il va être trop tard, on va le manquer. Je le dirige vers une pointe extrême, plus rapide à atteindre. Làààà. Un endroit superbe. Le soleil ne joue pas pleinement son rôle mais ça, ce n'était pas dans ma garantie de service.




samedi 26 mai 2012

Samedi autour de Saint-Brieuc

Hier soir, nous nous sommes bien préparés. Nous avons trouvé pour le navigateur des adresses comme il aime pour les sites que nous voulons voir. Si nous le voulons, notre journée est réglée comme du papier à musique. Nous ne le voudrons probablement pas et c'est aussi très bien comme ça. Il fait le soleil radieux et ardent et le ciel d'un ur azur sans nuage des compositions françaises de notre enfance. Un temps idéal. Go.

Première destination : Saint-Suliac, une petite ville d'Ille-et-Villaine, sur le bord de l'eau, avec sa jolie marina.




Nous marchons dans ses rues et ses ruettes (le mot le dit) étroites et tortueuses. Roger photographie son église, évidemment. Moi, je me contente de noter cette frise, avec les différences dans les détails. Les voyez-vous ?


















Une promenade nous amène au sommet du mont Garrot. Altitude 76 mètres (on rit pas !)




Nous mangeons dans une guinguette - c'est tellement plus joli que snack-bar. Le propriétaire a deux affiches, une pour chacun des deux termes. Pas de quoi écrire à sa mère mais honnête.

Je reçois mon baptême du feu. J'ai un peu honte de le dire mais je n'avais pas encore pris le volant. Roger a un petit coup de fatigue, je prends le volant comme ça, à brûle-pourpoint, pas le temps de m'énerver. Je fais un peu d'autoroute puis un peu de route de campagne pour nous amener à Plestan qui semblait prometteur mais n'a pas tenu.

Il faisait toujours très beau, ciel radieux et soleil très pur mais voici qu'arrivent quelques blancs moutons. Non, pas des touristes. En fait, en ce samedi de fin mai, il y a étonnamment peu de touristes là où nous nous promenons. En fait, en ce samedi de fin mai, il n'y a pas grand chose qui vit. Nous traversons plusieurs petites communes inertes. 

Direction Moncontour, une petite cité médiévale. Moi j'aime bien ses rues anciennes, ses petits commerces aux enseignes simili-médiévales, je ne déteste pas cet effort - touristique, j'en conviens - d'intégrer l'ancien et le nouveau. Roger aime moins. Moi, je trouve que ça vit. 



 






Pour ce soir (nous sommes en fait mercredi), je publie ce billet comme ça. Si vous le recevez deux fois, c'est que j'aurai réussi à importer la vidéo qui m'a résisté deux fois jusqu'ici.

vendredi 25 mai 2012

Vendredi autour de Saint-Brieuc

Brouillard ce matin. La météo dit qu'il va se lever mais lui n'est pas au courant. Hier soir, j'ai dit à Florence, notre logeuse, que je me réveille habituellement très tôt, souvent vers cinq heures et quart, cinq heures et demie. Nous prendrons donc le déjeuner tôt. (C'est elle qui dit déjeuner et non petit déjeuner.) Ouais, eh bien ce matin, je me suis éveillée à 7:52. Je vous trouvais bien discrète, dit Florence, en riant.

Nous arrivons dans la région du cœur de Roger, celle où il a mis plein de repères sur Earth. Ce matin, départ pour le cap Fréhel et le fort La Latte. Ce sont des sites touristiques fréquentés mais nous réussissons à y arriver avant les hordes.

Le cap Frėhel et son phare sont typiques de cette côté bretonne avec ses rochers à fleur d'eau et ses places fortes qui ont protégé la France depuis des siècles.















Le fort La Latte est un château féodal que des générations d'armées ont remanié suivant leurs besoins. Les couloirs originaux nous font prendre conscience de la petite taille des hommes de cette époque. Il se fait des animations, on croise des femmes en joli costume d'ėpoque. On peut voir des machines de guerre des différentes périodes, comme la bricole (à droite) et le four à boulets (tirer à boulets rouges, vous vous souvenez ?


ou encore un pilori (à droite) ou une oubliette. Je suis montée presque jusqu'au plus haut du donjon. Le dernier escalier, quand j'ai vu les précautions nécessaires à un homme jeune et chaussé de très bons souliers pour le descendre, j'ai sagement décidé de m'abstenir. Non, vraiment, ces marches inégales et étroites sans l'ombre d'un appui pour se retenir… non. Mais on se demande comment EUX ils faisaient !



On repart. Maintenant, au tour des vieilles pierres.en chemin vers le cap Fréhel, nous avons observé des affiches indiquant des chapelles, des églises.
Voici la chapelle Notre-Dame-du-Temple, à Le Temple.



Les Templiers du XIe siècle avaient le droit de construire des chapelles à leur seul usage, donc petites. Celle-ci à appartenu à Bertrand du Guesclin. Une petite affiche offre la clef, de l'autre côté de la rue. C'est une dame d'environ 85 ans qui dit à Roger que c'est elle qui s'occupe de la chapelle. On cherche à la remplacer. Roger dit, dommage, il habite trop loin…











On traverse Henanbihen et hop... une autre église.
Oh la jolie sonnerie à 15:45 ! Je m'installe, les cloches des églises sonnent toujours deux fois. Ah. Pas celle-là. Je laisse Roger prendre ses photos. Zut, il finit quatre minutes avant 16:00. Il accepte d'attendre, c'est bien pour vous faire plaisir.


Retour. Petites corvées de voyage : linge sale, petites courses. La laveuse est occupée. Promenade au bord de l'eau. L'appareil photo est resté à la chambre. Et le Super U enfin trouvé veut un euro pour libérer un panier. Et puis zut.

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jeudi 24 mai 2012

De Bayeux à Saint-Brieuc


Trajet sans histoire puisque sans péage. Les propriétaires de la maison d'hôtes où nous dormirons cinq nuitėes demandent d'arriver après 17:00, donc nous ne sommes pas pressés. Quelques plages nous appellent, quelques églises. Nous visitons la batterie de Longues-sur-mer, une des innombrables traces des  innombrables guerres qu'a connues ce pays.


Promenade ensuite, le long d'une route qui semble descendre vers la mer mais prend trop son temps.

Mine de rien, nous sommes vraiment entrés en Bretagne. Nous sommes dans la région des Côtes d'Armor, la Côte d'Ėmeraude. Le bord de mer est toujours au bas de falaises, mais les falaises sont maintenant vertes. Les plages sont de sable fin. Et l'eau est plus froide.

Ici, une petite vidéo qui sera mise en ligne un jour…

Ce n'est pas notre meilleure maison d'hôtes. Le wifi dans la chambre est absent. Nous avons choisi de prendre la table d'hôtes ce soir et nous sommes plutôt déçus. Franchement, à 18 €, des bouchées de fromage, un morceau de melon avec une petite tranche de jambon, une crêpe jambon-fromage avec un œuf au miroir, des fromages et une autre crêpe dessert… on nous a déjà offert beaucoup mieux. Et manger à 20:00 nous convient plus ou moins. Cela dit, le lit est très bon, la chambre est silencieuse et l'eau chaude est… revenue (ils ont eu un désastre juste avant notre arrivée mais tout est rėglé maintenant.)


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mercredi 23 mai 2012

Côtes de Normandie de l'autre cöté

Vous ai-je dit qu'il y a des poules, à la Linerie ?







Direction Etretat. La journée est assez ensoleillée mais le ciel n'est pas clair et le fond de l'air est frais. Et le désastre pointe à l'horizon : je suis partie avec un iPad chargé à seulement 26 %. Mystérieusement, cette nuit, il n'a pas été rechargé.

Nous ne suivons pas la route ou plutôt le labyrinthe des nombreuses petites routes qui nous permettraient de suivre la côte, d'autant plus qu'elles sont souvent, en fait, à l'intérieur des terres et n'offrent que rarement une vue sur la Manche. Nous passons donc par Cany, qui ne sera jamais candidate à un prix de beauté urbaine, puis par Fécamp.

(Quelqu'un saurait pourquoi les vaches des différents troupeaux un peu partout sont ou bien toutes couchées ou bien toutes debout ?)

Nous sommes dans une partie de la Normandie où tout, pratiquement tout, s'appelle -ville. Yerville, Gerville, Ecrainville, Ecretteville, Crasville, Ourville, Maniquerville. Même Sainte-Hélène s'appelle Bondeville.

Pour profiter vraiment de la beauté d'Étretat, il faut aimer marcher. Ça tombe bien, nous, on aime. Le sentier panoramique n'est pas encore trop fréquenté et les belvédères sont peu peuplés, et c'est heureux parce que la pente est assez abrupte et le soleil est très chaud. Le chandail enlevė noué à la taille, c'est de la dernière élégance.





Étretat est célèbre pour ses arches, tout à fait de type Rocher Percė, et pour son Aiguille, utilisée comme décor de fond de scène par Maurice Leblanc, qui a placé l'action ou des passages de l'action de beaucoup de ses romans dans la région d'Étretat. Le secteur touristique commercial près du sentier abonde de trucs Arsène Lupin et de machins Aiguille creuse.



Tiens, ça me rappelle une conversation récente où il était question des cohortes de prénoms : la génération des Catherine Josée Christiane Christine, celle des Valérie Stėphanie Mélanie, etc. Il paraît qu'en France, actuellement, la mode serait au retour des très vieux prénoms. La nièce de mon interlocutrice a trois garçons : Achille, Aristide et Anselme. Et l'amie de cette nièce (et c'est ici que se boucle la boucle) a appelé son fils Arsène.

C'est le festival du fauchage aujourd'hui. Nous avons bien dû rencontrer une bonne douzaine d'engins agricoles divers, tracteurs, camions à faux, etc. Ça ne circule pas très vite, ces machins-là. Et quand il en vient un en sens inverse sur une route large comme ma main… tu te tasses.

Petit arrêt pour une pizza. Roger commande une Vésuve. Je demande à la serveuse pourquoi Vésuve, elle est garnie de cendres et de lave ? La serveuse rit et rapporte peu après un flacon rempli d'éléments divers dans de l'huile qu'elle dépose sur la table en annonçant : ça, c'est la lave. Je n'ai pas réussi à identifier les divers éléments mais c'était ėpicė.

Nous partons pour Grandes-Dalles, pour voir un bord de mer moins fréquenté. Nous marchons un peu, attirés par une indication plage qui ne mène finalement nulle part. À Grandes-Dalles et Petites-Dalles, on trouve de fort belles propriétés au style haut-normand si distinctif.






 Et je vous laisse sur l'amusante coïncidence de la bouteille d'eau offerte avec la pizza.



- Mis en ligne depuis mon iPad

De Saint-Pierre-le-Viger à Bayeux

Pas notre meilleure journée.

Au départ, je me rends compte tout à coup que je suis vraiment légère. Où est mon iPad ? Nous avons pourtant bien tous les deux, chacun de notre côté, fait un dernier petit tour d'inspection dans la chambre comme c'est notre habitude. Il doit être resté dans le lit. C'est bien ça. Et si nous avions roulé cent cinquante kilomètres avant de nous en apercevoir, demande Roger ? IMPOSSIBLE, je réponds. IMOSSIBLE, tout simplement. Je me passerais de mon iPad pendant cent cinquante kilomètres ? IMPOSSIBLE.

Roger n'aime pas les autoroutes à péage parce que la signalisation des péages n'est pas normalisée et que nous finissons toujours par nous retrouver en fâcheuse position une fois ou l'autre. Je croyais pourtant avoir compris le truc : t blanc = télépéage, pas pour nous ; t blanc + flèche verte = télépéage et péage ordinaire, ok pour nous ; flèche verte seulement = péage ordinaire, ok pour nous. J'ai donc dirigé Roger ce matin vers une file t blanc + flèche verte. Pour y découvrir que non, il n'y a pas là de moyen de payer en argent. « Reculez » ordonne la voix qui répond au bouton d'appel. Heureusement, il n'y a pas beaucoup de gens qui passent. Apparemment, sur cette autoroute-là, le t blanc indique une allée à télépéage et la flèche verte ne sert qu'à indiquer que l'allée est en service. Grrrrrr.


Nous traversons le très beau pont de Normandie, en deux tronçons.

Au milieu, on peut sortir, c'est l'immense labyrinthe des installations portuaires du Havre. Roger avait l'intention de photographier le pont mais le temps s'y prête plus ou moins bien, un petit soleil faiblet avec une brume légère.




















On y voit aussi l'environnement de l'estuaire de la Seine, ses roselières, le tout fort bien expliqué le long d'un circuit (la mare pédagogique) très intéressant.


On y trouve aussi cet exemple d'une des piles qui soutiennent le pont (si le pont Champlain était fait comme ça, il ne tomberait pas en morceaux, grommelle Roger) et « le plus petit pont à haubans du monde », qui permet de comprendre la structure.




















Nous arrivons très tôt à Ryes. Ryes (Ri ? Rié ? Ryè ? Ryèce, peut-être ? - faudra demander). Petite faim. Arrêt à une boulangerie-pâtisserie où la vendeuse, maquillée comme pour une pièce de théâtre, ne semble pas avoir l'indication scénique sourire dans son rôle. J'achète un petit pain, je demande s'il est possible de la couper. Certainement. Pendant qu'elle coupe, je vois une affichette : coupe, 10 centimes. Il n'y a pas de petit profit. Je ne vois pas d'affichettes : sourire, xx centimes. Je crois qu'il n'y en a pas.

Je passe à côté, où un camion réfrigéré offre un comptoir de fromages qui ferait honte à plus d'une épicerie. Le vendeur n'est visiblement pas allé à la même école de commerce que sa voisine. Il est gentil comme tout et blague avec Roger. Il écrit soigneusement sa facture à la main. 4,66 €, annonce-t-il. Je tends 4,70 €. Il ne me rend rien. OK, ça devait être soixante-DIX et non soixante-SIX. Nous nous installons pour manger sur un petit banc de parc. C'est notre première fois cette année. Mais… misère de miséricorde… où est mon iPad ? À la boulangerie ! La vendeuse me jette un coup d'oeil indifférent à mon entrée, je reprends l'iPad laissé sur un comptoir où, bien franchement, il était invisible pour elle. Je dis bonjour. Pas elle.

Deux alertes iPad aujourd'hui. Y en aura-t-il une troisième ? La bonne - ou la mauvaise…

Après avoir mangé, je découvre la facture. 4,76 €. Zut ! Je retourne à toute vitesse au comptoir des fromages. Mes excuses, monsieur, je ne voulais pas vous voler six centimes, je lui tends une pièce de 10 centimes. Il rit, mais non, mais non, c'est pas grave, madame, et refuse ma pièce.

Avec le recul, je me demande s'il a dit SEPTante-SIX. Parce que SIX et DIX, d'accord, je peux confondre, mais j'aurais confondu SIX et SEIZE, ça me surprendrait.

Nous laissons les valises à la chambre, chez madame Henriette. Nous avions fait ce saut d'un jour seulement pour visiter Bayeux, qui nous attirait. Direction Bayeux donc. Mais Bayeux nous décourage avec ses rues étroites encombrées où l'on roule au pas. Découragement, fatigue, fuite.

Direction bord de l'eau. Ou front de mer, voit-on souvent annoncé ici. D'abord Arromanches-les-bains, très touristique, trop. C'est un des hauts lieux du débarquement en Normandie. Au nom du souvenir s'y côtoient bars, pizzerias, magasins de souvenirs et petits musées prétextes. Ensuite Asnelle, petite plage bien plus tranquille.


Et voici le moment que messieurs mes lecteurs fidèles attendaient, la photo pinup. Exemplaire personnel trois euros, autographié, dix euros. Coupé, supplément de dix centimes.




Nous soupons à l'Auberge des monts, juste au coin de la rue. Un couple de touristes allemands arrive en même temps que nous et nous les aidons, en anglais, pour suppléer à l'anglais plutôt approximatif de la patronne.

Comme madame Henriette avait mentionné ce restaurant dans notre correspondance, je l'avais cherché sur Internet avant de partir, et j'avais imprimé un bon pour un Trou normand gratuit. Et je ne l'ai pas oublié, certes non. J'y mange (Jean, ferme les yeux) une entrée de pâté, de l'andouillette - depuis le temps que je voulais essayer ça - et une coupe glacée avec deux boules de sorbet. Le pâté est tout à fait respectable, l'andouillette, c'est très bon et beaucoup plus nerveux et moins gras que je pensais, les frites sont ratées et le sorbet est exquis, je crois que ce sorbet au citron vert me restera en mémoire longtemps. Menu à 15 €.

Roger se laisse tenter par le menu à 23 € parce qu'il est atiré par son entrée d'huîtres. Elles sont très fines, promet la patronne, ni grasses ni laiteuses (ah bon). Il se fait décrire la matelote du pêcheur, opine du bonnet et commande le magret de canard. Il aura droit à une petite assiette de fromages et à un dessert, il commande une tarte Tatin - comme on sait, quand Roger aime quelque chose (ou, à ce compte-là, quelqu'un), c'est pour longtemps.

Et ce trou normand, finalement, nous l'a a-t-on offert ? Oh que oui, dans une délicieuse version maison ! Une petite boule de sorbet aux pommes arrosée de calvados.